samedi 26 septembre 2015

SYRIE. L'armée chinoise arrive aussi

Il y a des nouvelles selon lesquelles autour de 3.500 combattants Ouïghours (Chinois musulmans) ont été rassemblés en Syrie par le Turkistan Islamic party (TIP), près de la frontière turque, sous l’égide des services de renseignement turcs, dans l’intention de les faire participer à la bataille des djihadistes contre Assad. C’est un aspect de plus de la politique à la fois erratique et extrémiste que la Turquie mène sous la direction d’un Erdogan de plus en plus coupé des réalités de son pays (la Turquie) et des conditions de désordre qui s’y répandent à cause des remous causés par la politique turque en Syrie et contre les Kurdes. La présence de ces Ouïghours a évidemment résonné comme un très grave signal d’alerte dans la direction chinoise, explique Christina Lin, experts de l’université John Hopkins, sur son blog de Times of Israel, le 20 septembre 2015.
Il en résulte, selon Lin, que l’on se trouve désormais devant la possibilité d’une intervention militaire chinoise en Syrie, si Assad le demandait. Les Chinois suivent en général avec rigueur le principe de non-intervention, sauf lorsque leur sécurité nationale est en jeu. De telles actions indirectement déstabilisantes pour les provinces musulmanes de Chine représentent effectivement une menace pour la sécurité nationale chinoise, exactement de la même façon que les Tchétchènes présents en Syrie au nom du djihadisme représentent une menace similaire contre la sécurité nationale de la Russie. La Syrie ne cesse de se transformer un chaudron multinational où la plupart des puissances vont se trouver de plus en plus impliquées, jusqu’à bouleverser l’ordre international... En effet, d’un autre côté, les perspectives évoquées par Lin peuvent se faire avec l’habillage d’une intervention chinoise en Syrie du légalisme de l’OCS (Organisation de Coopération de Shanghai), où la Syrie est observatrice et veut devenir membre, de même que l’Égypte. Le conflit syrien pourrait dans les mois qui viennent, voir une transformation radicale de l’OCS en alliance militaire, maintenant que la Chine et la Russie ont pris la mesure du danger djihadiste.

Un porte-avion chinois aurait accosté au port de Tartous


L’info est au conditionnelle, non confirmée . Ce genre de news est rarement directement confirmé par des mainstreams . Mais DEBKA (site israélien proche des services secrets) donne souvent des news valables, qui se vérifient quelques jours après …
Le site d’information « Debka », citant les sources militaires, a rapporté qu’un porte-avion chinois avait traversé, le 22 septembre, le Canal de Suez, un jour après la rencontre entre le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, et le Président russe, Vladimir Poutine.
Selon ce rapport, lors de cette rencontre, le président russe n’a fait aucune allusion à l’arrivée de ce porte-avion, en Méditerannée. En tout cas, elle pourrait perturber la situation stratégique autour du conflit, en Syrie, et ajouter une nouvelle dimension au soutien militaire de l’Iran et de la Russie au Président syrien, Bachar al-Assad.
« Debka », citant ses sources militaires, a prétendu que les forces chinoises cherchaient à avoir une présence, à long terme, en Syrie. Le site d’information israélien ajoute que les chasseurs et les hélicoptères chinois devraient se déployer, d’ici le milieu de novembre, sur ce porte-avion ou s’envoler, via l’espace aérien de l’Iran ou, encore, être transférés, via l’espace aérien iranien et irakien et à l’aide des transports russes.
Cette question justifie, selon ce rapport, la nécessité de la création d’un réseau militaire russo-syro-iranien, à Bagdad, au cours des derniers jours. Ce mécanisme explique, aussi, la présence des officiers russes, à Bagdad. Cela montre que la présence militaire russe ne se limite pas à la Syrie, mais elle s’étend, aussi, en Irak.
La création de ce réseau de coopération s’avère indispensable, pour lancer la coopération avec les forces chiites, soutenues par l’Iran, et qui luttent contre Daech, ajoute le site Debka.
Et pourtant, il est nécessaire que les vols militaires massifs de la Russie, de l’Iran et de la Chine, via la frontière aérienne de l’Irak, soient contrôlés, selon ce site. Le site d’information israélien annonce que les Chinois ont envoyé un groupe de chasseurs J-15, en Syrie, dont une partie doit être déployée, sur le porte-avion, et les autres vont s’installer, dans la base aérienne russe, à Lattaquié.
L'armée chinoise est celle qui a le plus grand nombre de soldats au monde, son budget a évolué de 300% entre 2006 et 2012.



Reportage : Les chinois envoient des bateaux vers la Syrie.

La Chine déploie des troupes
pour aider la Russie en Syrie

Vous rappelez-vous des exercices militaires conjoints de la Russie et de la Chine en mer et sur terre ? Avec atterrissage sur le rivage et la lutte contre les terroristes ?

Et voici la réponse à la question de savoir pourquoi ils se sont entraînés ensemble.


"Une source de nouvelles arabe [Al Masdar News] rapporte qu’un contingent militaire de la République populaire de Chine est en route vers Lattaquié et arrivera dans les ports syriens d’un jour à l’autre. Un transport chinois avec une cargaison militaire a été repéré mardi matin, passant par le canal de Suez.

L’information concernant des experts militaires chinois se dirigeant vers Tartous a été confirmée par le commandant de l’armée syrienne. Le rapport conclut que Moscou va créer en Syrie une coalition anti-terroriste qui deviendra la version alternative de l’alliance militaire formée par les États-Unis qui , au lieu de bombarder DAECH, leur larguait des armes et des rations alimentaires. L’entrée militaire de la Chine dans le combat pour la Syrie sera un ajout important à la déclaration faite par le ministère iranien des Affaires étrangères. Lors d’une conférence de presse avec "Russia Today" le vice-ministre des affaires étrangères d’Iran, Hossein Amir Abdollahian a déclaré que l’Iran combattra ISIS/Daech avec la Russie. Remarquablement Amir ne parlait pas seulement d’une alliance, mais de la création d’une large coalition militaire.

"Nous saluons la proposition du Président russe de créer un front commun dans une lutte contre le terrorisme et nous sommes même prêts pour réaliser cette initiative à mener des opérations conjointes et à coopérer ensemble", - a déclaré le vice ministre des Affaires étrangères de l’Iran.

Que la Russie va combattre les terroristes avec l’aide de l’Iran, les média anglais l’écrivent depuis une semaine. Et l’adhésion de la Chine au groupe de soutien a dépassé toutes les attentes imaginables. La présence de la coalition internationale modifie considérablement l’équilibre des pouvoirs en faveur de Moscou, déliant les mains des Russes pour une action militaire directe au Moyen-Orient."

Il semble que la Russie soit enfin de retour au Moyen-Orient.


Les buts de la Chine

Les buts de la Chine sont multiples. 
Premièrement, il s’agit pour Pékin de démontrer que l’Empire du Milieu est désormais un acteur de dimension mondiale de par sa capacité à projeter ses forces armées dans un conflit, bien au-delà de son environnement immédiat. Ce n’est pas un hasard si la Chine a expédié son unique porte-avion en Syrie : ce mouvement se veut le plus dramatique possible.
Deuxièmement, Pékin envoie un message sans ambiguïté à destination des USA quant à sa volonté d’émanciper l’Eurasie de l’interventionnisme anglo-américain.
Enfin, il s’agit pour la Chine de faire comprendre à un certain nombre d’acteurs régionaux que Pékin entend défendre ses intérêts à long terme, y compris en neutralisant par la force les plans stratégiques US. La Turquie ou l’Arabie Saoudite, mais aussi Israël vont devoir acter de leur subordination au nouvel ordre eurasiatique. Le temps où seul Washington pouvait déterminer la politique en Orient est révolu.
Pour Israël, c’est un désastre car le Hezbollah et la Syrie de Bachar Al-Assad sont désormais soutenus sur le terrain par deux puissances nucléaires. Le poids global de la Chine, associé à son alliance avec l’Iran et la Russie, réduit à peu de choses Israël qui va désormais se voir imposer sa conduite, notamment sur la question palestinienne.

L’attitude de l’Europe

En Europe, seuls les Allemands à cette heure ont compris l’importance du mouvement chinois en Syrie. C’est ce qui explique la déclaration d’Angela Merkel sur la nécessité d’impliquer Bachar Al-Assad dans la résolution du conflit (source).
La Chine est le premier partenaire commercial de l’Union Européenne et le troisième de l’Allemagne (source). Si les vassaux européens de Washington pouvaient encore s’opposer à la Russie sur le dossier syrien ou ukrainien, ils ne peuvent absolument pas se confronter à l’alliance russo-chinoise en Syrie sans en subir, directement, de graves conséquences économiques et diplomatiques.
La coalition entre la Russie, la Chine et l’Iran est tout simplement trop puissante et l’Europe est trop dépendante du marché chinois comme des exportations de la Chine. Il s’agit là d’une des premières conséquences majeures du rééquilibrage économique global induit par l’émergence chinoise en tant que deuxième puissance économique de la planète.
Dans le même temps, le nouveau rôle de Pékin au Proche-Orient va renforcer son influence en Europe, cette dernière devant désormais trouver un terrain d’entente avec les Chinois pour éviter qu’Européens et Chinois ne se nuisent mutuellement.

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Hannibal GENSERIC