mercredi 9 septembre 2015

Syrie : Vladimir Poutine expédie un sous-marin nucléaire géant pour avertir Washington

Comme nous le disons depuis plusieurs jours, le soudain emballement médiatique en Europe autour de la question des flots de clandestins syriens se rendant sur le continent cache en réalité une campagne de mobilisation contre l’implication directe de la Russie en Syrie.
Avec l’annonce du déploiement massif d’instructeurs, de conseillers et de matériels, Moscou est en train de veiller à empêcher définitivement tout renversement du gouvernement syrien par l’Otan et ses vassaux. Dernier mouvement en date, Vladimir Poutine a donné l’ordre à un sous-marin nucléaire géant de partir pour la Syrie. Un message clair à destination de Washington.
Les sources d'Al Hayat soulignent la volonté  de Poutine de créer un traité international de lutte contre le terrorisme et de préserver l'équilibre militaire, en Syrie, en évitant  un effondrement de l'armée syrienne et en tentant d'ouvrir la voie à une solution politique et à la formation d'un gouvernement de transition, en Syrie, conformément à la déclaration de Genève. D'autres sources bien informées évoquent le passage à l'action des militaires russes, surtout, des officiers supérieurs, voire même, des pilotes de l'armée russe. Ces pilotes devraient piloter les MIG 31 et les drones d'espionnage. De nouveaux armements russes , très efficaces, arrivent, d'ailleurs, à Lattaquié.  Davantage de forces russes arriveront, d'ailleurs, à Lattaquié. Cette décision, venue de Poutine lui-même, a été médiatisée en Russie. La presse russe parle de la guerre hybride ou encore de "l'enlisement, dans le bourbier syrien". Certains analystes russes parlent du pari risqué de Poutine. La semaine prochaine, les Russes iront au Conseil de sécurité, avec en poche une probable offre : aider la coalition pro-américaine, en Syrie, en échange d'une levée des sanctions anti- russes, dans le cadre de la crise ukrainienne. Mais Poutine est-il simpliste? Comment se peut-il que les Etats-Unis cèdent à un tel marchandage? Après cinq ans d'investissement sur des rebelles anti Assad, Washington n'irait pas renoncer à ses mercenaires aussi vite. C'est, peut être, pour cette même raison, que Poutine a décidé de s'engager militairement en Syrie. Cet engagement militaire serait spectaculaire, comme en Crimée. Tout comme en Ukraine, Poutine veut, d'abord, une victoire militaire, puis, négocier avec les adversaires. La plupart des forces que la Russie envoie, en Syrie, ont, déjà, servi, en Crimée. En Crimée, elles ont gagné, rien ne dit qu'elles seraient incapables de reconduire leur exploit en Syrie.

L’Otan s’agite

putin-binoculars-APNous citerons à nouveau les propos du ministre des Finances britannique, George Osborne, présent à la réunion des banques centrales du G20 en Turquie (lire ici) :
Il faut s’attaquer au problème à la source, en l’occurrence le régime criminel d’Assad et les terroristes de l’EI et il faut pour cela un plan complet visant à la création d’une Syrie plus stable et pacifique. C’est un défi énorme, bien sûr, mais nous ne pouvons pas laisser cette crise s’envenimer. Nous devons nous impliquer.
Ce plan “complet” semble être la nouvelle priorité de Londres, Washington mais aussi Paris depuis que la Russie renforce son aide à Damas.
François Hollande a ainsi déclaré ce jour sur la question (lire ici) :
La solution ne peut pas passer par le maintien de Bachar Al-Assad mais par un départ et la constitution d’un gouvernement d’union nationale, sans les groupes terroristes”.
Naturellement, la “solution” a toujours été, pour l’Otan et les USA, le départ de Bashar Al Assad puisque, en premier lieu, c’est sa présidence qui était considérée comme le “problème”. “Problème” que les mêmes gouvernements occidentaux ont voulu solder en armant des milices islamistes, au point aujourd’hui de les voir dominées par Al-Qaïda.
Cependant, Bachar Al Assad a toujours tourné en dérision les menaces du président français, comme le chef de l’Etat syrien le faisait savoir à Paris Match dans un entretien, fin 2014 (à lire ici) :
“Je ne suis ni l’ennemi personnel ni le rival de Hollande. Je pense que c’est plutôt Daech qui est son rival, puisque leurs cotes de popularité sont très proches.”
Quoiqu’il en soit, ce regain d’intérêt pour la Syrie et la volonté française et anglaise de forcer la sortie du président syrien s’expliquent par le déploiement récent de forces russes par Vladimir Poutine.
Ce qui a suscité l’ire de Washington qui a menacé directement Moscou :
“Le secrétaire d’État a dit très clairement que si de tels rapports [sur le déploiement russe, ndlr] étaient exacts, ces actions pourraient mener à une escalade du conflit, à des pertes de vies innocentes supplémentaires, accroître les flots de “réfugiés” et créer un risque de confrontation avec la Coalition anti État Islamique opérant en Syrie”.
Et que nous commentions comme ceci :
“Naturellement, si ladite “coalition” vise l’Etat Islamique et que la Russie entend également soutenir Damas contre lui, on ne voit pas ce qui pourrait mener à une confrontation entre Damas et Moscou d’une part, et les USA et leurs alliés de l’autre… Sauf si, bien sûr, l’Etat Islamique n’est qu’un prétexte pour renverser Bachar Al-Assad.”

La Russie prête au conflit nucléaire

Et c’est exactement en ces termes qu’ont été interprétés les propos de John Kerry par le maître du Kremlin. Ce dernier a donc décidé d’envoyer un message sans ambiguïté aux USA en ordonnant à un sous-marin nucléaire géant – le plus grand du monde – de partir immédiatement vers les côtes syriennes afin d’assurer la sécurité du corps expéditionnaire russe (source) :
“Le plus grand sous-marin du monde, le Dmitri Donskov (TK-208), nom de code Otan “Typhon”, a largué les amarres pour la Mer Méditerranée et doit rejoindre les côtes syriennes. A bord, le sous-marin héberge 20 missiles intercontinentaux Boulava contenant 200 têtes nucléaires. Chaque missile disposant d’un rayon d’action de 10.000 kilomètres et pouvant porter de 6 à 10 têtes nucléaires MIRV.”
Moscou entend clairement signifier à Washington et à ses laquais de Londres et de Paris que la Russie est prête à une guerre nucléaire si d’aventure l’Otan tente d’empêcher l’armée russe d’opérer en Syrie. Ce que John Kerry avait fait en parlant d’un “risque de confrontation”.
Visiblement bousculés par le mouvement russe, les USA ont désespérément tenté de ralentir le déploiement des forces expédiées par Moscou en exigeant de la Grèce qu’elle ferme son espace aérien (lire ici) :
“L’ambassade des Etats-Unis a appelé samedi le gouvernement grec à interdire les vols des avions russes dans l’espace aérien d’Athènes.”
Mais, et c’est le plus saisissant, la Grèce a strictement refusé de répondre aux exigences américaines :
“Le gouvernement grec a refusé de le faire pour ne pas nuire aux relations avec la Russie“, a indiqué le diplomate.”
Rappelons que la Grèce est un pays membre de l’Otan et qu’en refusant de coopérer avec Washington face à un déploiement jugé hostile par l’alliance, Athènes a préféré opter pour une approche indépendante. Ce qui devrait satisfaire Moscou dont le but avoué est de miner la cohésion et la crédibilité de l’unité otanienne.

Il demeure difficile de déterminer ce qui a précipité la décision russe de soutien direct à Damas, mais les nouvelles sur le front ne sont pas bonnes. Le dernier champ pétrolier aux mains de Damas ayant été conquis par l’Etat Islamique (source) :
“Le groupe jihadiste Etat islamique (EI) s’est emparé d’une vaste partie du champ pétrolier de Jazal, l’un des derniers aux mains du régime, générant un arrêt de la production, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’Homme lundi.”

Le Pentagone doute de pouvoir vaincre l'armée russe

Après avoir effectué des calculs concernant un hypothétique conflit avec la Russie, le Pentagone a constaté qu'il n'avait pas les moyens de venir à bout de l'armée russe.
Les forces armées américaines ne sont pas en mesure de mener des opérations prolongées contre la Russie, rapporte le site internet The Daily Beast (organe de Néocons) dans un article intitulé "Le Pentagone craint de ne pas être prêt à une guerre contre Poutine".
Selon une source citée par l'auteur de cette publication, Nancy Youssef, le Pentagone a calculé la durée probable d'un conflit armé avec la Russie. Il s'est avéré que les résultats obtenus n'étaient pas à l'avantage de l'US Army. Après 15 ans de guerre contre le terrorisme, l'armée de terre américaine est mal préparée pour faire face à une guerre prolongée contre la Russie. Le magazine constate notamment le faible niveau d'appui logistique des troupes américaines, ainsi que l'insuffisance de leurs effectifs.
Un des représentants du département de la Défense interrogé par The Daily Beast a fait savoir que les Etats-Unis avaient la possibilité de vaincre la Russie dans une guerre, mais qu'ils devraient engager l'ensemble de leurs forces armées à cet effet.
"Nous n'y sommes pas prêts dans la mesure où nous le souhaitons", a indiqué la source.
Un autre représentant du Pentagone a pour sa part affirmé que les guerres d'Irak et d'Afghanistan avaient affaibli la capacité des forces terrestres américaines à conduire des hostilités prolongées. Toutes les sources citées par le magazine ont en outre indiqué qu'en cas de guerre contre la Russie, l'armée américaine n'arriverait pas à obtenir la même suprématie aérienne que celle qui distinguait ses invasions de l'Irak ou de l'Afghanistan, souligne le site internet.

Moscou : l’équipement livré à la Syrie est destiné à la lutte contre les terroristes




Des militaires syriens bombardent les positions des islamistes
Des militaires syriens bombardent
les positions des terroristes
islamistes pro-sionistes
L’armement que la Russie livre à la Syrie est destiné à lutter contre la menace terroriste, a annoncé la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova dans un communiqué sur le site du ministère.
Selon Maria Zakharova, la menace terroriste en Syrie et dans l’Irak voisin a pris une ampleur sans précédent. «Le défi terroriste est lancé contre la communauté internationale, y compris la Russie», a-t-elle souligné en répétant que l’armement russe livré à l’armée syrienne est destiné à la lutte contre les terroristes.
La Russie n’a jamais fait secret de la coopération militaire et technique avec la Syrie, a fait savoir la porte-parole. D’après elle, Moscou livre armes et matériel militaire à Damas «depuis longtemps dans le cadre de contrats bilatéraux», et cela explique la présence de militaires russes sur le sol syrien car ils aident les troupes syriennes à se familiariser avec les équipements. En outre, elle a rappelé qu’il existe à Tartous un poste de service matériel et technique pour les navires de la flotte russe.
Dans son communiqué, Zakharova a également évoqué la question de la mutualisation des efforts dans la lutte contre le terrorisme, dans le cadre d’une large coalition que le président russe Vladimir Poutine a appelé à créer avec la participation des rebelles syriens, des kurdes et d’autres acteurs internationaux.
En ce qui concerne des mesures additionnelles, a remarqué la porte-parole, cette question sera envisagée à l'avenant, mais de toute façon, sur la base du droit international et en conformité avec les lois russes.

La présence de militaires russes en Syrie

Cette déclaration de Maria Zakharova a été faite en plein milieu d’une hystérie médiatique sur la présence de troupes russes sur le sol syrien. En fait, la Russie n’a jamais fait secret des livraisons d’armes à Damas et a toujours coopéré avec le gouvernement de Bachar al-Assad. Et les spéculations récentes des médias occidentaux que la présence de spécialistes russes en Syrie signifie que Moscou est en train d’y construire une base aérienne, ne sont pas fondées car la Russie possède une installation navale à Tartous depuis les années 1970, donc cela fait longtemps qu’une présence militaire russe existe en Syrie.
La presse occidentale a été bouleversée par ces rumeurs, atteignant même le secrétaire d’Etat américain John Kerry, que Moscou envisage de porter des frappes aériennes en Syrie et que les militaires russes combattent aux côtés des forces du gouvernement syrien contre les islamistes. Mais ces supputations n’ont pas été commentées par la Russie et ont été démenties par le ministre syrien de l’information Omran al-Zoubi. «Ils n’y a pas de troupes russes ni d’opérations militaires russes en cours sur terre, en mer ou dans les airs», a souligné Zoubi dans une interview à la chaîne libanaise Al-Manar.

La croissance de Daech comme conséquence de la politique occidentale au Moyen-Orient

Le premier objectif de la Russie est la lutte contre les terroristes en Syrie, c’est pourquoi la Russie appelle tous les pays intéressés ainsi que les parties prenantes au conflit de se réunir contre la menace commune – Daech. Cette question revêt une importance particulière pour la Russie qui a vu, d’après les estimations du ministère des Affaires étrangères, environ 2.000 Russes quitter le pays et partir pour la Syrie afin de rejoindre l’Etat islamique.

La croissance du terrorisme, notamment de Daech en Irak et en Syrie, ainsi que la crise migratoire en Europe, sont la conséquence des politiques occidentales et leur interférence dans les affaires internes de pays souverains. Ainsi, en août, le ministre russe des Affaires étrangères a déclaré que la volonté de l’Occident de conserver son pouvoir par la force est la cause pour laquelle «le Moyen-Orient ainsi que l’Afrique du Nord se sont transformés en foyer du terrorisme et de l’extrémisme violent
Mais l’Occident, qui, dès le début de la guerre civile en Syrie a commencé à soutenir les rebelles, continue de blâmer Bachar al-Assad comme l’a fait par exemple François Hollande, qui l’a de plus accusé de l’utilisation d’armes chimiques avant même les débuts de l’enquête officielle. La Russie, pour sa part, estime que le conflit ne peut pas être résolu sans la participation du président syrien et assure que le président Bachar al-Assad «n'est pas opposé» à l'organisation d’élections législatives anticipées dans le cadre d'un règlement politique du conflit, en cours depuis plus de quatre ans. Pour Moscou, les tentatives de renverser al-Assad n’aboutiront qu’à la prise du pouvoir par Daech en Syrie.