mardi 26 juin 2012

Ibn Khaldoun : faits et méfaits des Bédouins arabes



Ibn Khaldoun, Abu Zayd 'Abd ar-Rahmān Ibn Muhammad Ibn Khālid al-Hadramī, né le 27 mai 1332 à Tunis et mort le 17 mars 1406 au Caire, est un historien, philosophe et homme politique d'Ifriqiya. Sa façon d'analyser les changements sociaux qu'il a observé dans sa culture lui vaut d'être considéré comme étant à l'avant-garde de la sociologie.
Il y a environ sept siècles, le grand savant Ibn Khaldoun nous avait prévenus contre les méfaits de ceux qu'on appelait Arabes en ces temps-là, et qui s'appellent aujourd'hui "Islamistes", "salafistes" et autres wahhabites, leurs auto-proclamés successeurs. La majorité des habitants de l'Ifriqya, nos ancêtres maghrébins, étaient appelés Africains (Afariqa) ou Berbères. Dans ce qui suit, vous remplacez le mot "arabe" par le mot "islamiste": vous obtenez un résultat saisissant. On croirait qu'Ibn Khaldoun vit, en ce moment, dans l'un des pays touchés par cette calamité qui s'appelle intégrisme musulman ou islamisme : Tunisie, Libye, Maroc, Soudan, Egypte, Yemen. Jugez-en.
1. Dans  Al-Moqaddima   Les prolégomènes (1377), Ibn Khaldoun (trad. William MacGuckin Slane), éd. Imprimerie impériale, 1863, t. 1, p. 310, Ibn Khaldoun écrit :
"Tout pays conquis par les Arabes est bientôt ruiné. [...]  Sous leur domination la ruine envahit tout. [...]; l'ordre établi se dérange et la civilisation recule. Ajoutons que les Arabes négligent tous les soins du gouvernement; ils ne cherchent pas à empêcher les crimes; ils ne veillent pas à la sûreté publique; leur unique souci c'est de tirer de leurs sujets de l'argent, soit par la violence, soit par des avanies. Pourvu qu'ils parviennent à ce but, nul autre souci ne les occupe. Régulariser l'administration de l'Etat, pourvoir au bien-être du peuple..., et contenir les malfaiteurs sont des occupations auxquelles ils ne pensent même pas [...]; aussi les sujets ... restent à peu près sans gouvernement, et un tel état de choses détruit également la population d'un pays et sa prospérité."

2. Dans Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique Septentrionale (1378), Ibn Khaldoun (trad. M. De Slane), éd. Imprimerie du Gouvernement, 1852, t. 1, p. 200, écrit :
"Les Arabes sont une nation sauvage (umma wahshiyya), aux habitudes de sauvagerie invétérées. La sauvagerie est devenue leur caractère et leur nature. Ils s'y complaisent, parce qu'elle signifie qu'ils sont affranchis de toute autorité et de toute soumission au pouvoir. Mais cette attitude naturelle est incompatible (munafiya) et en contradiction (munâqida) avec la civilisation ('ùmrân). … De plus, c'est leur nature de piller autrui. Ils trouvent leur pain quotidien à l'ombre de leurs lances (rizqu- hum fi zilâl rimâ-i-him). Rien ne les arrête pour prendre le bien d'autrui..."

On se croirait en Tunisie, en ce mois de juin 2012 :
Autre chose encore : les Islamistes ne portent aucun intérêt ('inâya) aux lois (ahkâm). Ils ne cherchent pas à dissuader les malfaiteurs ou à assurer l'ordre public. Ils ne s'intéressent (hammu-hum) qu'à ce qu'ils peuvent soustraire aux autres, sous forme de butin ou d'impôt. 

(En Tunisie, les islamistes se sont octroyés de grasses indemnités pour les années de prison passées sous l'ère Ben Ali. Dans un pays normal, c'est à dire non arabo-islamiste, ces indemnités doivent être décidées par la justice, car les années de prison sont peut être dues à des délits de droit commun, ou aux attentats perpétrés contre des innocents :Tunis, Sousse, Jerba, etc... Ils ont aussi vendu l'ex premier ministre libyen contre de l'argent, au mépris du droit international. Les islamistes se comportent ainsi comme leurs amis de l'AQMI qui échangent des otages innocents contre rançon, cet argent est-il halal ou haram ?).  

Quand ils ont obtenu cela, ils ne s'occupent ni de prendre soin des gens, ni de suivre leurs intérêts, ni de les forcer à se bien conduire. Ils lèvent des amendes sur les propriétés, pour en tirer quelque avantage, quelque taxe, quelque profit. Telle est leur habitude. Mais elle n'aide pas à prévenir les méfaits ou à dissuader les malfaiteurs. Au contraire, le nombre en augmente: comparée au bénéfice du crime, la perte représentée par l'amende est insignifiante. En régime arabe, les sujets vivent sans lois, dans l'anarchie (fawda). L'anarchie détruit l'humanité et ruine la civilisation. En effet, le pouvoir …tient à une qualité naturelle de l'homme. C'est lui qui garantit l'existence des hommes et leur vie sociale (ijtimâ'). 
 … On remarquera que la civilisation s'est toujours effondrée avec la poussée de la conquête bédouine : les établissements se sont dépeuplés et la terre devint toute autre que la terre... Le Yémen, où vivent les Arabes bédouins est en ruine, à part quelques villes. La civilisation persane en Irak est complètement ruinée. Il en est de même, aujourd'hui, en Syrie. Quand les Hilâliens et les Banû Sulaym ont poussé jusqu'à la Tunisie et au Maroc, au début du XIe siècle, et qu'ils s'y sont débattus pendant 350 ans, ils ont fini par s'y fixer et les plaines en ont été dévastées. Autrefois, toute la région entre la Méditerranée et le Soudan était peuplée, comme le montrent les vestiges de civilisation, tels que monuments, sculptures monumentales, ruines de villages et d'agglomérations…
...Une nation dominée par les Arabes est dans un état voisin de l'anarchie, où chacun s'oppose à l'autre. Ce genre de civilisation ne peut durer: il court à sa perte, aussi vite que l'anarchie elle-même. 

Depuis mille ans, la décadence des arabo-musulmans s'est maintenue et a résisté à toutes les tentatives de modernisation. Un espoir avait pointé son nez avec des hommes exceptionnels comme Bourguiba ou Abdel-Nasser, et plus récemment avec le "printemps arabe".  Ce dernier espoir a vite été démenti par les faits. Quand on nous dit "rendez-vous arabe" ou "travail arabe", on se méfie. Nous aurions dû nous méfier aussi de ce "printemps arabe".

Chassez le naturel, il revient au galop.            Hannibal Genséric